Les contes de la lune vague après le saké - Pierre Delorme

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Extrait de l'introduction :

Maurice Béjart, mort il y a six ans, était un ami. Féru de culture japonaise, il parlait la langue du Pays du Soleil Levant, connaissait toutes les pièces du théâtre Kabuki de Chikamatsu et obligeait tous ses élèves de l'école Rudra à Lausanne à faire du kendo trois fois par semaine.
Un jour, il vient voir l'entraînement dans mon dôjô de kendo à Paris. Calme et concentré, il assiste à tout du début jusqu'à la fin en observant tous les exercices, puis les combats de la dernière partie du cours. Au moment du cérémonial, je l'invite à s'asseoir à côté de moi pour que les élèves saluent le prestigieux maître de danse qui nous avait rendu visite.
Maurice déclara alors :
«Je vous ai tous observé, toi, Pierre, et tes élèves pendant l'entraînement. Tu as insisté sur la force dans les hanches, l'équilibre indispensable et continu pendant tous les exercices et la vigilance qui va avec ou plutôt qu'elle engendre.
Vous savez, je voyage beaucoup avec ma compagnie et je suis accueilli dans des réceptions multiples. La grande différence, entre l'Orient et l'Occident, qui me saute aux yeux à chaque fois est celle-ci : on me présente des personnalités contemporain, untel, maître céramiste reconnu "trésor national vivant", etc. Tous ces grands intellectuels ou artistes se tiennent très droits, ils ont un maintien impeccable et une grande prestance. Ils sont en équilibre. L'harmonie du corps et de l'esprit apparaît évidente. Quand je suis en Occident, en France particulièrement, les intellectuels qu'on me présente sont souvent bossus ou ont les épaules remontées. Ils se prennent les pieds dans le tapis ou trempent leurs manches dans le bocal de sangria... Il n'y a pas d'unité du corps et de l'esprit, comme au Japon, par exemple.»

Plus tard, quand j'enseignais le kendo à Rudra, je lui demandais pourquoi il avait imposé la discipline du kendo à ses élèves danseurs trois fois par semaine. Sa réponse fut immédiate :
«Je vais te dire une chose surprenante : beaucoup de danseurs n'habitent pas leur corps...
Prenant conscience très tôt dans leur histoire déjà très longue de cette "infirmité" humaine, les Asiatiques ont érigé leur culture en véritable civilisation du geste qui est notamment une partie intégrante de leur éducation. Les arts de combat bien sûr, mais aussi tous les autres arts : la calligraphie, la peinture à l'encre, la cérémonie du thé, la danse guerrière ou civile, la sculpture, l'arrangement des fleurs et autres disciplines gestuelles ont, à côté de l'aspect créatif, pour but ou plutôt l'utilité d'unir le corps et l'esprit.
"Pratique (physique) et connaissance ne font qu'un !" est un vieil adage du Pays du Soleil Levant, qu'on retrouve partout en Asie.

Biographie de l'auteur

Pierre Delorme, pratiquant passionné de Kendô, est connu pour ses livres sur le sabre japonais, sa pratique et la philosophie qu’il induit. Écrivain, il est aussi l’auteur de nombreux romans et essais concernant des domaines variés. Imprégné par la civilisation du geste inhérente à l’Asie et plus particulièrement de celle du Japon où il a vécu comme architecte, il déclare : "Ma motivation pour réaliser cet ouvrage est celle d’une profonde conviction : l’art du mouvement, condition essentielle de l’activité de l’homme, nous amène, dans l’harmonie avec l’univers, à une profonde transformation intérieure".

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